Qu’est ce que le mindfulness?
La Pleine Conscience, ou Mindfulness, est une attention intentionnelle et non jugeante portée sur l’expérience du moment présent. Elle s’entraîne par la méditation formelle et des pratiques informelles. Elle trouve son origine dans les traditions philosophiques, religieuses et culturelles orientales et plus particulièrement dans le bouddhisme.
Selon Bishop et al. (2004), la pleine conscience repose sur deux composantes : l’autorégulation de l’attention sur l’expérience immédiate et une attitude de curiosité, d’ouverture et d’acceptation envers cette expérience, quelle qu’en soit la nature. C’est donc une expérience non verbale qui ne peut être pleinement saisie par la lecture ou l’apprentissage théorique, mais par une pratique directe.
Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC), reconnues comme thérapies de première intention pour traiter les troubles anxieux et dépressifs, intègrent désormais la pleine conscience comme outil de régulation des émotions.
Comment ça marche?
La pleine conscience facilite la mise à distance des pensées en développant les habiletés métacognitives, c’est-à-dire la capacité à évaluer et juger ses propres processus mentaux. Elle consiste à porter attention à un objet, comme la respiration, tout en observant pensées, sensations et émotions avec bienveillance et sans jugement, pour recentrer l’attention sur l’instant présent (Segal et al., 2006).
Elle ne vise pas à modifier les pensées et émotions désagréables ce qui la distingue des approches cognitives classiques.
Sur le plan neurobiologique la pratique de la pleine conscience réduit l’activité de l’amygdale ce qui expliquerait son efficacité sur la régulation émotionnelle.
Qu’est ce que nous apprennent les études à ce sujet?
Les méta analyses récentes valident l’efficacité de cette pratique pour réduire l’anxiété et la dépression, avec des résultats similaires aux prises en charge TCC classiques et avec des résultats supérieurs à d’autres approches comme la relaxation ou la psychoéducation.
Par ailleurs lorsqu’elle est pratiquée par les thérapeutes elle augmenterait leur empathie et leur bien-être, ce qui indirectement bénéficierait à leurs patients.
Les limites à connaitre ?
Bien qu’il n’y ait pas de contre-indications strictes, elle peut être difficile à pratiquer pour les patients présentant certains symptômes psychiatriques (psychose, dépression sévère, stress post-traumatique).
Ses indications thérapeutiques validées sont essentiellement la dépression, l’anxiété et la régulation émotionnelle.
Son efficacité repose sur une pratique régulière (journalière dans certaines études) ce qui peut être particulièrement difficile à mettre en place pour les patients.
Certaines pratiques validées ne se réalisent qu’en groupe et ne sont pas disponibles partout.